mercredi 20 mai 2015

Souffleur de verre

Le 27 mars 2015 j'apprends l'existence des "journées européennes des métiers d'art". Je cherche le programme sur internet et je tombe sur un atelier de soufflage de verre qui ouvre ses portes à qui veut voir de plus près en quoi consiste le métier de souffleur de verre. Comme il fait beau, une petite balade en moto me changera les idées. A tout hasard, je prends mon appareil de photo. En réalité, ce n'est pas par hasard, car je l'ai très souvent avec moi.

Bref, je me rends à l'adresse indiquée, au Petit-Lancy, dans la périphérie de Genève. Heureusement que Joël Rey, LE souffleur de verre que je viens voir, avait fléché l'accès. Après quelques portes et couloirs, descente dans un sous-sol ressemblant à un abri antiatomique, me voilà dans l'atelier. Il faut préciser qu'en Suisse une bonne partie des activités culturelles, et plus généralement de création, se passe dans les sous-sols. Ce peuple troglodyte craignant les radiations a tiré parti de ces endroits cachés, au décor spartiate et militaire, pour créer en paix.

Du verre partout ! Du tubes en verre, des ampoules de toutes formes attendant une seule chose, qu'on les fasse fondre. Le local était envahi de jeunes enfants, curieux et fébriles à l'idée qu'ils pourront, à tour de rôle, créer un petit objet souvenir. Pendant que Joël Rey explique aux enfants comment tenir leur "morceau" de verre au-dessus de la flamme afin de créer une tête de bonhomme, un canard ou une planche à voile, je sors mon appareil de photo et je fais quelques photos.

Je dois avouer que je pensais impossible de réussir une bonne photo, sans trépied, éclairage sous forme de deux néons blafards, un attroupement d'enfants grouillant physiquement et vocalement. J'ai tout de même essayé.

Entre deux  candidats au baptême du feu, je pose des questions à Joël Rey. Quel verre utilise-t-il ? Quel est l'équipement minimal pour souffler du verre ? Faut-il une installation spéciale ? Tout un chacun peut-il en faire dans sa cave ? Pourquoi faut-il un four ? Et bien d'autres encore. Sur le moment, j'aurais pu directement commander tout le matériel nécessaire. Maintenant, j'ai un peu oublié.

J'ai tout de même retenu qu'il est préférable de disposer de trois sources de "gaz": du gaz de ville, de l'oxygène (mélangé en plus ou moins grande quantité au gaz de ville pour obtenir une flamme plus homogène) et de l'air comprimé afin de donner plus de souffle à la flamme. Le chalumeau permet de régler la quantité de chacun de ces composants.

Le verre utilisé est du verre borosilicate, qui supporte de hautes températures. Il existe une grande variétés de matériel pour souffler du verre, mais il suffit d'un local sans équipement spécial. Un four est indispensable pour recuire les objets créés. Son prix n'est pas négligeable et augmente proportionnellement à ses dimensions (logique!).

Joël Rey était, au départ, souffleur de verre dans la fabrication d''instruments scientifiques de verrerie: ampoules, serpentins, etc. Il s'est ensuite orienté vers un travail plus artistique. Il expose régulièrement ses œuvres et on peut en avoir un aperçu sur son site (au nom enviable) www.verre.ch.
Je lui ai envoyé les quelques photos que j'ai faites dans son atelier. L'une d'entre elles se trouve sur son site. J'ai promis de retourner le voir avec un peu plus de temps à disposition, afin de poser encore quelques questions et dans l'espoir de faire des photos plus abouties.

Voici d'abord des photos avec une flamme à forte pression:



























La photo suivante montre plus en détail la flamme:




























Une vue de la flamme et du verre chauffé:




























Les reflets des couleurs et des formes dans le verre sont fascinants de limpidité:




Sur cette photo, la pression est beaucoup plus basse et la flamme s'enroule littéralement autour du verre:


























J'espère retourner bientôt dans cet atelier et faire d'autres photos, plus variés.



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